Les tramways de Royan

Historiquement, c’est en 1824 que fut prise la première mesure de reboisement par le préfet de Charente-Inférieure : il fallait fixer le sable par l’oyat et ensuite planter des arbres, c’est à dire du pin, là où la couche de sable est très épaisse, et du tremble, de l’aune ou du peuplier dans les anciens marais tout juste recouverts.

Les travaux furent d’abord d’initiative privée ou communale, simplement encouragés par l’Etat. Mais, comme le reboisement n’avançait pas assez vite, l’administration des Eaux et Forêts prit le relais en 1862 et fut à l’origine de la voie ferrée pour mener à bien les travaux.

En 1867, débute le reboisement de la Coubre. Il devait être terminé vers 1890, ce qui permit au « petit train » de transporter les premiers passagers depuis Royan.


 


 La gare de la Grande Côte : une voie couverte, une remise à toit de chaume. La moitié du bâtiment servait d’écurie pour les chevaux de trait.



  La ligne du tramway au départ de la Grande Côte.


 

 L’ancien tram forestier 


 

 Les automotrices à essence apparurent en 1903. Mais la traction animale subsistait encore dans les années 30.


 



La ligne droite du Barachois, longue de 4 km, était une ancienne zone marécageuse autrefois recouverte par l’océan.


 

 L’automotrice construite par les établissements Decauville avec sa remorque pour voyageurs. On peut remarquer ici le croisement des voies.


 

 Les bâtiments de la Bouverie étaient la propriété de l’administration des Eaux et Forêts.


 

Pour construire le petit train et reboiser la Coubre, on avait eu recours à 48 boeufs abrités dans une bouverie dont subsiste aujourd’hui la Maison Forestière de la Bouverie et la Tranchée de la Bouverie.


 

 Plutôt qu’une panne du tram, ainsi que le suggère la carte postale, c’est vraisemblablement un problème de voie qui a contraint l’automotrice à l’arrêt.


 


  Initialement le terminus du tramway se situait au Galon d’Or. A droite, la gare. Au fond à gauche, l’ancien appontement.


 

Une autre vue du premier terminus, celui du Galon d’Or. 


 

Les restes de l’appontement qui permettait de charger les bateaux avec les bois produits dans la forêt de La Coubre et transportés jusque-là par le tramway forestier.


 


 

 


Le tramway de Royan (extrait discours de M. Camille Daniel à l’Assemblée Générale de l’année 1937 du Syndicat d’Initiatives de Ronce-les-bains) :

… nous songeâmes à nous adresser à la société des Tramways de Royan de manière à faciliter l’accès à Ronce par Royan-La Grande Côte et La Grande Côte-Ronce- les-bains.

Les négociations semblaient difficiles. Les administrateurs avaient toujours considéré que toute exploitation de leur ligne la Grande Côte-Ronce ne pouvait qu’être déficitaire et ils en avaient concédé l’exploitation à un entrepreneur qui amenait les excursionnistes jusqu’au Galon d’Or et de là, les embarquait pour l’île d’Oléron.

Une fois de plus Ronce était laissé de côté. A tout prix il fallait y remédier. Un nouvel administrateur venait d’être nommé, M. Sapin, très homme d’affaires, très audacieux, et ne reculant devant aucun progrès.

Il accepta d’entrer en pourparlers, défendit âprement comme c’était un devoir, les intérêts de sa Société et l’affaire fut conclue aux conditions suivantes :
1) Mr. Daniel paierait de ses deniers la tranchée de la forêt qui aboutit sur la route de Ronce-les-Bains à La Tremblade, soit 2800frs
2) Il autoriserait le passage de la voie sur sa propriété et sur la route lui appartenant qui va de la route de La Tremblade à la route actuelle.
3) Il donnerait en pleine propriété à la Société des tramways, pour y établir la gare, 4000m² de terrain estimés 20frs le mètre.
En échange, le Tramway s’engageait à venir pendant les trois mois de saison au moins deux fois par jour.

Les conditions étaient draconiennes, mais à prendre ou à laisser. Elles furent acceptées et l’acte passé devant Maître Bargeaud, notaire à La Tremblade.


 


 

 Un attelage hippomobile, propriété de l’Administration des Eaux et Forêts, entouré de nombreux agents près du nouveau terminus de Ronce-les-bains.


 

 Une automotrice à Ronce-les-bains avant de repartir vers la Grande Côte.


 

 Un attelage hippomobile constitué de deux chevaux et d’un wagonnet chargé de bois. Il circule sur la voie du tram forestier en vertu d’un contrat entre l’Administration des Eaux et forêts et les tramways de Royan : le concessionnaire devait entretenir l’entre-rail pour permettre la circulation des chevaux de l’Administration. 


 

 Une automotrice et sa remorque au terminus de Ronce-les-bains.